COMMENT FAIRE SON DEUIL SANS DÉFUNT

Etude nationale sur le deuil en l’absence de corps : « Les morts sans corps ». Etude qualitative, fi ancée par la Fondation

Services Funéraires – Ville de Paris, sur « la ritualité funéraire dans le cas des dons de corps à la science ».

Auteurs : Catherine Le Grand Sébille, anthropologue et Julien Bernard, sociologue.

On évoque spontanément des situations emblématiques mais exceptionnelles, comme les accidents d’avion. Or, la situation la plus fréquente est de loin les dons du corps à la science. 2500 familles sont touchées chaque année en France, avec un défunt enlevé dans les 24 heures suivant le décès, les laissant souvent désemparées. Quel impact sur la société française ? Quelles réponses apporter aux familles ? Usages et bonnes

pratiques. Tout comme avec la Covid-19, lorsque la mort, nos défunts nous ont été confisqués.

Une problématique actuelle, mais un manque de connaissances sur la remise des cendres et la nécessité de permettre une ritualité funéraire, d’où l’intérêt d’une telle enquête. La restitution des cendres ne correspond pas forcément à une attente unanime. Cependant, elle peut être bénéfique aux familles, et autres proches, qui souffrent de l’absence de cérémonie et de l’absence potentielle de lieu de  recueillement. Toujours, ce qui est fait de l’urne semble correspondre à une logique

(lieu qu’appréciait le défunt pour la dispersion, proximité des ancêtres pour le caveau familial).

L’offre de restitution des cendres pourrait se généraliser mais il semble difficile de concilier deux libertés : le choix des donateurs et l’acceptation de la part des familles.

6 centres de dons du corps

sur 28 remettent les cendres

• Sur les 6 centres,

2 les remettent seulement

sur demande expresse

de la famille.

• 50% des proches viennent

récupérer l’urne quand c’est

possible, ce qui dénote un réel

besoin.

Les réponses apportées

Par la Fondation Services Funéraires - Ville de Paris

• Edition d’un document d’information

destiné aux familles : « Votre

proche a fait don de son corps »,

élaboré par l’association Empreintes

Vivre son deuil.

Ce document sera mis à disposition

des familles concernées à l’Ecole de

Chirurgie, à la Faculté de Médecine,

ainsi que dans les chambres mortuaires

des établissements hospitaliers.

• Que devient son corps ?

• Quelle cérémonie envisager ?

• Comment vivre ce deuil ?

• Quels accompagnements sont

possibles ?

• Mise en place de deux cérémonies annuelles au crématorium du Père Lachaise, mises au point par Jean-

Paul Rocle, Chargé de missions cérémonies et ritualités aux Services Funéraires - Ville de Paris. 

La cérémonie s’articule autour de 3 axes :

• Permettre aux familles de vivre un rite de séparation symbolique, 

• Sortir de son chemin de deuil spécifique par la rencontre avec d’autres familles, qui ont vécu la

même expérience, 

• Faire le lien avec l’espace mémoire du cimetière parisien de Thiais.

Toutes les informations sur :

http://www.crematorium-perelachaise.fr/p_cremation_et_don_du_corps_96.html

« Il s’agit de répondre à une absence de cérémonie et de prendre en compte le caractère spécifique

de ce type de deuil par un accompagnement adapté », souligne Jean-Paul Rocle.

Le marché des monuments funéraires www.revolution-obseques.fr

La rupture technologique et commerciale

Les objectifs de www.revolution-marbrerie.fr

Après le site lowcost www.revolution-obseques.fr,

les Services Funéraires – Ville de Paris développent un service de marbrerie en ligne, inédit et à bas coût.

Le développement spectaculaire de la crémation en France

Il y a 35 ans, la crémation était quasiment inconnue des Français. En 2013, plus d’un tiers des obsèques

sont passées par un crématorium. Chaque année, l’évolution du taux de crémation est fulgurante. L’enquête Ipsos/Services Funéraires - Ville de Paris 2013 a révélé que 57% des personnes âgées de 60 ans et plus, privilégient la crémation pour eux mêmes. Cette progression est visible partout en Europe. Nos voisins Suisses sont à 85% et Londres ou Copenhague par exemples, connaissent des taux de crémation supérieurs à 90%. Un crématorium c’est quoi ? La France compte 167 crématoriums soit environ 1 crematorium pour 407 000 habitants. Chez nous, c’est avant tout un lieu de cérémonies et de recueillement qui permet à chacun un adieu personnel au défunt. A Champigny-sur-Marne par exemple, 59% des obsèques en 2013 ne sont pas passées avant, par un lieu de culte (83% au Père Lachaise). Un crématorium est un espace qui accueille des cérémonies civiles ou religieuses, toutes religions

confondues. Ce lieu doit donc être irréprochable sur le plan environnemental. Un crématorium pollue-t-il? 

Certes, les études de risque sanitaire démontrent que les crématoriums, même non encore équipés de système de filtration, ne sont pas dangereux et que « leurs rejets n’ont pas un impact significatif en termes de cancers en France »*. Mais un crématorium produit effectivement des polluants dans les gaz rejetés dans l’atmosphère.  50% des crématoriums en France ont eu des problèmes de conformité pour

les poussières. Ils rejettent par ailleurs dioxine et monoxyde de carbone, oxydes de soufre, oxydes d’azote, composés organiques volatiles, acide chlorhydrique, acide sulfurique. Enfin, la crémation était devenue une source significative de pollution au mercure avec les amalgames dentaires.

Que dit la réglementation ? Un arrêté de Février 2010 fixe « les quantités maximales de polluants contenus dans les gaz rejetés à l’atmosphère » (cf. tableau page suivante sur les polluants et les limites autorisées et les objectifs de rejet maximum). Il s’applique à toute installation neuve et aux crématoriums en fonctionnement au plus tard en février 2018. « Or, L’arrêté a été publié mais nous attendons toujours le décret ! Les crématoriums s’équipent actuellement dans la plus grande insécurité juridique. Mais même en anticipant, tous les crématoriums français ne seront pas équipés en Février 2018 » s’alarme François Michaud Nérard Directeur Général des Services Funéraires - Ville de Paris. Sur les 167 crématoriums recensés au 1er Juillet 2014, 82 crématoriums n’ont toujours pas passé commande alors que les procédures sont très longues et que les constructeurs sont surchargés de travail. Les exploitants et les collectivités locales doivent prendre leur responsabilité en termes d’environnement et d’éthique. Surtout

que la France se situe loin derrière les autres pays européens déjà largement équipés de système de filtration

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